Paris Match – LE « VENICE SIMPLON-ORIENT-EXPRESS » UN RÊVE ÉTERNEL


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Paris Match – LE « VENICE SIMPLON-ORIENT-EXPRESS »  UN RÊVE ÉTERNEL

Cette année, trois nouvelles suites ont été créées: «Vienne». « Prague» et « Budapest», ainsi appelées en hommage aux capitales que traversera le train.

LE « VENICE SIMPLON-ORIENT-EXPRESS »
UN RÊVE ÉTERNEL
La magie intemporelle de ce train ressuscité en 1982 reste intacte.
Le groupe Belmond lui ouvre de nouvelles lignes en Europe : Amsterdam, Bruxelles, Genève et Florence. Et imagine d’autres itinéraires. Pour fantasmer encore plus loin …

Par Romain Clergeat – Paris Match
– C’est un des rares endroits où on ne croise pas des ge scotchés à leur téléphone. Ici, ce serait comme … une faute de goût. Le signe aussi que l’atmosphère à bord du« Venice Simplon-Orient-Express» est plus forte que tout. Elle vous captive, vous envoûte ne vous lâche plus. Sitôt le marchepied du wagon escaladé, on est transporté dans une autre époque. Et les voyageurs prenant « notre train bleu en photo depuis le quai, avec leur Smartphone justement semblent déjà appartenir à un autre monde. Que l’on observe depuis le faste de son compartiment. Plus petit qu’on ne l’imaginait, 3 mètres carrés, avec un simple espace lavabo dissimulé derrière un panneau, en bois. Mais c’est largement suffisant pour «partir» dans sa tête. Vers l’élégance d’une époque révolue.
En déambulant à travers les 18 wagons (450 mètres!), on comprend mieux pourquoi certains choisissent de s’offrir, ce qui représente parfois une folie, ce voyage. Car c’en est un. Le train va de Londres à Venise ou de Florence à Paris, c’est très bien, mais c’est loin d’être l’essentiel. Le style Art déco de ces voitures-lits des années 1920-1930 a le parfum de l’âge d’or du transport. Et les trois voitures-restaurants, avec leurs panneaux en verre gravés Lalique, offrent un écrin parfait aux dames qui ont sorti leurs bijoux pour dîner.
Pour Pascal Deyrolle, le directeur général qui a commencé comme steward, « cela reste un produit exceptionnel, donc cher, mais on ne veut pas que le « VSOE » [« Venice Simplon-Orient-Express »] devienne un musée réservé à une élite». «Certains sont même surpris de savoir que ce train existe toujours, poursuit-il. Mais il va fêter ses 40 ans l’année prochaine ! C’est aussi pour cela que nous avons décidé d’ouvrir de nouvelles lignes dans plusieurs capitales continentales. Et caressons le rêve d’aller jusqu’à Saint-Pétersbourg. Nous imaginons aussi de relancer des voyages iconiques pour assister au soleil de minuit ou de créer un « fashion train » emmenant le monde de la mode des défilés de Milan vers Paris. »
Cette année, le groupe Belmond a décidé d’ajouter trois nouvelles suites pour porter leur total à six. «Étonnamment, alors que notre moyenne d’âge est de 55-65 ans, celles-ci sont plutôt réservées par des gens plus jeunes», explique encore Pascal Deyrolle. Et aussi par des «people» comme Kate Moss, Wes Anderson ou Bill Murray, qui trouvent ici confort, espace et intimité. «Certains rechignent à bouger et y prennent leurs repas. Mais d’autres, comme John Travolta il y a deux ans, participent à la vie du train et vont dîner au restaurant. Mon plus beau souvenir, je crois, c’est Keith Richards, des Rolling Stones, qui avait attendu que tous les clients du train soient rentrés dans leur compartiment après le dîner et avait offert au staff un concert improvisé au piano du bar. Inoubliable ! »

Au sortir de cette parenthèse comme un rêve, on pense au reproche récurrent adressé à l’arrivée à Pascal Deyrolle: ça passe trop vite. C’est e prix à payer pour ce voyage à la recherche du temps perdu.